Un axe central ascendant traverse en effet l’intégralité de l’édifice, via, entre autres, le super hangar abritant la navette et la salle de simulation, pour aboutir au terminal, largement vitré. Un lieu de vie et de travail offrant une vue imprenable sur le sésame vers l’espace : la piste de décollage et d’atterrissage de la navette. L’agence londonienne Viewport Studio, familière de l’ADN Virgin (elle a imaginé les intérieurs du Boeing 787 et de l’Airbus A330 de la branche Atlantic du groupe), relève dans ce contexte un défi singulier : aménager cette aérogare d’un tout nouveau genre, vaste volume en double hauteur de près de 600 mètres carrés, mêlant zone de restauration au rez-de-chaussée, coworking ouvert à l’étage et salles des opérations.
Fédérer
« Les apprentis astronautes ne viennent pas seulement prendre leur navette spatiale comme ils prendraient un avion, explique le designer Gautier Pelegrin, de Viewport Studio. Ils résident un moment sur place, avec leurs proches et les astronautes professionnels qui les forment pour le vol. Tout ce processus est un vecteur de stress important, et il est essentiel que tout le monde ait le sentiment d’appartenir à la même équipe. C’était d’ailleurs le cœur de la demande de Virgin Galactic pour l’aménagement des espaces collectifs : être ensemble. Organiser une expérience fédératrice, qui gomme la différence entre les clients et le staff pour en faire des collègues, tournés vers le même objectif, la réussite de la mission en quelque sorte. Le tout de manière agréable et confortable. » Tous les agencements et mobiliers sont dessinés sur mesure, et les textures et couleurs inspirées de la matérialité du contexte : la roche sombre du désert au rez-de-chaussée, s’éclaircissant jusqu’au blanc de la lumière brûlante du ciel à l’étage.
Absorber les ondes sonores
Et qui dit vaste volume ouvert, dit aussi problématique acoustique. D’autant qu’il n’y a qu’un seul mur. Immense, certes, mais situé à l’arrière de l’espace. « Le bâtiment est une sorte de rotonde, dont le cœur est constitué des salles des opérations et de la salle de contrôle, entièrement aveugles, poursuit Gautier Pelegrin. La grande zone collective est organisée autour, dans une portion circulaire du volume. Nous avons installé de l’absorption acoustique dans des éléments à lattes de bois installés sur les murs arrière et les garde-corps de la mezzanine. Le bois naturel s’atténue à mesure qu’on s’élève dans le bâtiment avec une finition peinte en blanc et des lattes plus minces. » Et pour parfaire l’absorption, les architectes d’intérieur s’appuient sur les solutions Texaa. « La performance des matériaux était très importante dans ce projet », souligne le concepteur. Ainsi, dans la partie ouverte de l’étage – le coworking, accolé à la tour de contrôle –, de larges panneaux Stereo et Stereo Air coloris Nacre sont installés en plafond, et du revêtement acoustique Vibrasto dans la même teinte revêt le mur. « Vu la proximité avec la tour de contrôle, cette solution permettait de contenir la réverbération du son afin de ne pas gêner les opérations, poursuit-il. D’autant que les opérateurs du vol sont installés très près les uns des autres. Ils doivent pouvoir communiquer en une fraction de seconde, de manière verbale et non verbale. Et il y a très peu de lumière, afin de ne pas perturber la lecture des écrans. » Ainsi, dans la salle de contrôle, des panneaux acoustiques Stereo sont suspendus en rangées inclinées vers les écrans, avec des bandes lumineuses intercalées, procurant le confort acoustique nécessaire à une absolue concentration. Décollage imminent !
