Trois questions aux architectes Sarah Benammar et Julien Hannequau
Quels étaient les enjeux acoustiques du projet ?
S. B. & J. H. : La réhabilitation de l’intérieur du bâtiment a été l’occasion pour la Ville de réfléchir à un réagencement des espaces de la mairie annexe et de la Mission locale, en faisant quelques augmentations de surface et en réorganisant des flux séparés entre les services, le personnel et les usagers. Ce, tout en essayant de conserver au maximum les atouts du site en termes de luminosité intérieure (un atrium central offrait déjà de beaux apports de lumière naturelle, plus un patio), et, malgré la différence de chaque service, d’assurer une forme de lien, de continuité entre eux. L’enjeu acoustique reposait donc sur la séparation phonique, autant que visuelle, des services et des activités, ainsi que des niveaux (rez-de-chaussée de l’atrium et coursives de l’étage). D’où, notamment, un enjeu fort sur les plafonds, que nous avons solutionné avec Texaa.
Comment avez-vous conçu cette nappe acoustique ?
S. B. : Avant consultation, nous avons travaillé sur une trame, une ambiance, des coloris, qu’il s’est ensuite agi d’adapter. En phase exé, nous avons dû trouver des solutions avec l’équipe Texaa et l’entreprise pour élaborer des formes plus simples, avec des dimensions en partie ou totalement standard, dans un budget plus adapté au marché. Le travail a abouti à un résultat vraiment satisfaisant, notamment pour les utilisateurs.
J. H. : Sarah a mené une grosse synthèse sur le calepinage des nappes de plafond. En collaboration avec les entreprises et Texaa, en prenant notamment en compte la difficulté de pose, ou encore les contraintes liées à l’intégration des luminaires et des équipements techniques, nous avons retravaillé la trame, avec des longueurs plus standard, tout en conservant le principe initial, dont cet effet mosaïque, le jeu des couleurs (gris profond anthracite, gris clair et jaune moutarde), décliné de manière légèrement différente dans les trois espaces emblématiques du bâtiment.
S. B. : D’ailleurs, le maître d’ouvrage et les utilisateurs ont été associés à la conception et au choix des coloris.
Pourquoi Texaa ?
S. B. & J. H. : Il y a plusieurs raisons, à la fois techniques et contextuelles. Disons que la première concerne la performance acoustique des solutions et le choix de coloris proposé. Ensuite, avoir un traitement de plafond qui s’éloigne un peu des standards blancs que l’on trouve partout, qui dynamise l’espace, dans lequel on peut intégrer des équipements techniques, avec lequel on a suffisamment de liberté pour composer un dessin qui soit à chaque fois différent en fonction du contexte : cela permet de répondre aux attentes diverses des acteurs. Et puis l’intérêt des panneaux Texaa, c’est justement qu’ils sont facilement démontables. Or pour les collectivités et les équipements qui reçoivent du public, se pose la question de la maintenance, de l’entretien, de la nécessité d’intervention ultérieures sur les réseaux intégrés dans les faux-plafonds. L’accès doit y être garanti pendant toute la vie du bâtiment. D’ailleurs actuellement, nous travaillons sur un projet un peu similaire, l’Hôtel de région, dans le quartier de La Confluence à Lyon, dans lequel nous allons à nouveau proposer les solutions de Texaa…