Flex office et acoustique

La flexibilité est de mise, à l’échelle de l’architecture, du mobilier et des individus. Comment alors, pérenniser certaines installations, dont, évidemment, le traitement acoustique, tout en garantissant modularité, possibilités d’évolution et optimisation du foncier ? Comment offrir aux usagers bien-être et confort acoustique conjugué à la capacité de modifier, transformer, son espace, en fonction de ses besoins, à un instant T ? Ce, à un moment où le « mode projet » et le travail hybride (mêler le distanciel et le présentiel dans un même lieu), sont au cœur de l’organisation et des méthodes de travail. De plus, dans ce contexte, se pose la question de l’attractivité des lieux de travail. « L’enjeu, aujourd’hui, consiste à faire revenir les collaborateurs au bureau, souligne l’architecte Leila Dunning. Mais aussi de tisser d’autres relations avec ses clients, d’impressionner de potentiels talents, etc. » Ainsi, outre la performance, l’impact décoratif des solutions implantées, la manière dont elles contribuent à affirmer l’identité d’un lieu, à incarner un état d’esprit, sont, eux aussi, de taille. Zoom, sur trois stratégies de traitement acoustique… flexibles.

Tramer plutôt que recouvrir

À Boulogne-Billancourt, l’agence Naud & Poux choisit de supprimer la totalité des plafonds fermés pour la rénovation de l’immeuble Anthos et d’apporter de l’acoustique autrement que par des nappes. « Nous avons souhaité utiliser les baffles Stereo, détaille Sabine Moscato, chef de projet. Ce produit nous permettait de réaliser un traitement continu, tout en rendant invisibles les barrières acoustiques qui permettraient de faire des bureaux fermés. D’autant qu’ici, les preneurs peuvent n’occuper que des demis plateaux. Les baffles sont posés tous les 45 centimètres et leur implantation est réfléchie de sorte que la position des éventuelles cloisons intérieures corresponde avec les parties pleines de façade (poteaux, potelets, etc.).

Nous avons ensuite opté pour le mélange de trois gris. Les plateaux sont assez grands, et cette variation crée un rythme qui redonne une échelle confortable à l’espace. » Et l’architecte de noter qu’ensuite, si les occupants souhaitent modifier les couleurs en changeant les housses des baffles ou déposer celles-ci en partie, c’est aussi tout à fait possible !

Paysage acoustique

À Londres, l’architecte Leila Dunning réaménage l’accueil du siège de l’agence de publicité MullenLowe en un espace multifonctions (restauration, café, réunion, événementiel, travail collectif et individuel), mixant les codes de l’hospitalité et du nouveau bureau. Avec en plus, un enjeu théâtral. « Nous étions à la recherche d’une solution légère et efficace sur le plan acoustique, capable d’unifier les différentes zones, et dont le mode d’implantation lui-même offrait de la flexibilité, explique l’architecte. Nous avons d’ailleurs travaillé in situ la circulation du regard, la disposition des grappes. Mais pas seulement. C’est un espace d’accueil, événementiel, de rencontres. Il fallait donc injecter un peu d’emphase au lieu, sans trop en faire. Le cube Abso nous offrait la solution parfaite : une forme simple, mais qui, suspendue par un sommet, nous permettait de créer un véritable paysage intérieur, avec une gamme de gris chatoyants. Le contraste entre la rigueur architecturale du bâtiment et la disposition organique des cubes crée un équilibre vraiment intéressant à l’intérieur. C’est une manière d’y insuffler de la vie, de le dynamiser tout en pourvoyant à l’intimité et au confort nécessaires pour des échanges, rendez-vous, réunions informelles, etc. »

Super flex : du rideau au mobilier

Qui dit flex-office, dit aussi modification ou reconfiguration temporaire des espaces, en fonction des besoins, des personnes présentes, et des tâches à un instant T. Ici, la gestion de l’intimité (vue et son) et la qualité du confort acoustique sont prépondérants. D’autant que travail hybride oblige, la visio-conférence est une pratique particulièrement répandue. Si les meubles et les écrans bougent, pourquoi pas les surfaces d’absorption acoustique ? À Londres, les architectes de l’agence Stiff + Trevillion (Two Bessborough Street) optent ainsi pour les rideaux double face permettant aux usagers de sous diviser en plusieurs espaces la zone de réunion ou de travail de groupe. Ce, d’un geste simple : fermer ou ouvrir. Ici, ceux-ci sont suspendus à des rails fixés dans le plafond.

Mais la solution peut aussi venir d’éléments indépendants. Avec les écrans acoustiques Kora, le panneau absorbant s’hybride avec le mobilier, tout en répondant à un besoin similaire : moduler les vues, maîtriser l’ambiance acoustique à petite échelle. Ces dispositifs de cloisonnement flexibles, facilement déplaçables, sur pieds peuvent également être équipés de roulettes, et sont disponibles dans divers formats, tailles et coloris. Ils peuvent être installés sur des tables, ou en séparation entre des bureaux, fermer un petit espace détente… De multiples configurations sont possibles, tout comme les choix des coloris. De quoi combiner, en mouvement, confort et nouvelles méthodes de travail !